Mon cher confrère,
Les 16 et 17 novembre prochain, vous voterez pour élire les membres du Conseil de l’Ordre et le Dauphin. Vous devez voter le 16 et le 17. Seuls les deux candidats les mieux placés au soir du 16 seront en lice pour l’élection du 17. Votez ! la légitimité de vos représentants en dépend.
Pendant près de deux ans, j’ai recensé les préoccupations de chacun d’entre vous et mes réunions de campagne m’ont fourni l’occasion d’écouter tous ceux qui ont tenu à s’exprimer.
Aujourd’hui, je m’engage à l’égard de chacun à mettre en oeuvre le programme suivant :
– je ne voyagerai pas. Le Bâtonnier sera représenté à l’étranger par d’anciens Bâtonniers ou des délégués choisis pour leurs affinités ou leurs compétences. Présent à Paris, dans le bureau du Bâtonnier, je me rendrai disponible pour chacun d’entre vous. Je veillerai à ce qu’il soit répondu à vos courriers sans délai. Je ferai régler les différends avec rapidité et efficacité.
– je doterai le barreau des outils nécessaires pour que la déontologie, que je tiens pour fondamentale, soit connue et respectée. Je réformerai la procédure disciplinaire pour qu’en toute circonstance, elle soit impartiale, efficace et respectueuse des normes régissant le procès juste et équitable.
– je serai à vos côtés pour me dresser contre les empiétements injustifiables dont font l’objet notre secret professionnel et notre indépendance. J’engagerai, sans hésitation, les procédures nécessaires pour que soient sanctionnées les atteintes à l’inviolabilité de nos cabinets.
– je donnerai un nouvel essor aux colonnes en les dotant de structures permanentes afin d’assurer une circulation constante de l’information entre les avocats et leurs représentants. Seront institués des délégués ordinaux. Dès ma prise de fonction, vous recevrez une lettre vous informant du nom de votre interlocuteur ordinal.
– je remettrai en chantier la question de l’organisation des audiences et je mettrai en oeuvre les instruments d’un dialogue permanent avec nos magistrats, nos greffiers et tous les partenaires de l’oeuvre de justice afin de faire progresser l’institution.
– je développerai l’accès au droit pour le plus grand nombre, avec la préoccupation que les avocats puissent vivre confortablement de leur activité professionnelle.
– je poursuivrai l’action entreprise pour qu’il soit mis fin à l’intolérable poids de la TVA qui crée des conditions d’inégalité faussant le jeu de la concurrence, conduisant à un barreau à deux vitesses et favorisant l’exclusion dans l’accès au droit.
– j’exigerai des pouvoirs publics l’adoption d’un statut fiscal et social adapté à nos cabinets qui, en l’état, courent les plus grands périls.
– je veillerai au strict respect du périmètre du droit, comme je l’ai fait dès le 17 août dernier, en formant un recours contre la circulaire AUBRY du 28 juin 1998 qui a exclu les avocats de la fonction de consultant pour les entreprises désireuses de bénéficier des aides de l’État dans le passage aux 35 heures.
– j’interviendrai sans faiblesse auprès des pouvoirs publics, des parlementaires et du Gouvernement pour que la voix du barreau soit entendue à l’occasion de la réforme des institutions judiciaires.
– je créerai, sur tous les sujets techniques, autant de groupes de travail qu’il sera nécessaire, pour être en mesure de fournir des propositions précises, soigneusement préparées et argumentées. Le barreau de Paris fera en permanence sentir son poids et la qualité de ses réflexions.
– je donnerai aux commissions ouvertes toute l’impulsion nécessaire pour qu’elles remplissent toujours mieux leur rôle de formation, de réflexion et de proposition dans la convivialité et la confratenité ;
– je m’emploierai, pour ce qui me concerne, à mettre un terme à nos déchirements de tribus gauloises pour qu’enfin le barreau s’exprime d’une seule voix en harmonie avec toutes les composantes de la profession.
– je pèserai de tout mon poids pour que la formation de nos futurs confrères, qui auront en mains l’avenir de notre profession, soit constituée d’apprentissages pratiques associés à une intégration professionnelle progressive dans des cabinets tenus de respecter un cahier des charges qui garantira une pédagogie décentralisée.
– je travaillerai sans relâche à l’unité de notre barreau dans le plus grand respect des diversités des formes d’exercice et dans le souci de créer la plus grande osmose entre le juridique et le judiciaire.
– je ne tolérerai pas que les structures interprofessionnelles s’éloignent si peu que ce soit de nos principes déontologiques : je ne souffrirai ni les atteintes au secret, ni à l’indépendance, ni les situations de conflit d’intérêts.
– enfin, je consoliderai la place exceptionnelle de Paris dans l’activité juridique internationale pour que Paris rayonne davantage encore grâce à sa capacité d’accueil, au développement des stages à l’étranger, aux échanges avec les autres barreaux et à toutes les mesures concrètes permettant à nos confrères de s’exporter.
Mon objectif est de conduire un Ordre recentré sur ses missions essentielles pour être plus efficace, plus transparent et plus immédiatement accessible.
Mon ambition est de résoudre avec vous les problèmes d’aujourd’hui et avec vous de préparer l’avenir de notre profession pour le meilleur service dû à nos concitoyens et pour l’épanouissement le plus légitime de chacun d’entre nous.
Je vous prie de croire, Mon cher confrère, à l’assurance de mon sincère et confraternel dévouement.